«Gilets jaunes» : des manifestations à Paris, au moins 41 arrestations

  16 Novembre 2019    Lu: 877
    «Gilets jaunes» :   des manifestations à Paris, au moins 41 arrestations

Une centaine de manifestants a brièvement envahi le périphérique. Des tensions sont apparues place d'Italie. Les forces de l'ordre sont intervenues.

Plusieurs manifestations des «gilets jaunes» avaient lieu samedi 16 novembre à Paris à l'occasion du 1er anniversaire du mouvement social et politique inédit. À la mi-journée, ils étaient plusieurs milliers réunis en différents endroits de la capitale selon les images diffusées par les chaînes d'info.

De multiples appels à se réunir étaient également prévus dans toute la France.

L'un des cortèges autorisés ce samedi, parti de la porte de Champerret, comptait plusieurs centaines de «gilets jaunes» qui défilaient globalement dans le calme. «Ça va péter, ça va péter», «On est là même si Macron il veut pas», «Joyeux anniversaire», chantaient des manifestants. Au départ de celui-ci néanmoins, le périphérique parisien a été brièvement envahi peu après 10h à hauteur de la porte de Champerret par une centaine de manifestants.

Les policiers de la BRAV-M sont rapidement intervenus. Puis ils ont fait usage de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule.

D'autres manifestants s'étaient retrouvés aux abords des Champs-Elysée et de l'Arc de Triomphe, secteurs pourtant interdits à toute manifestation.

Place d'Italie, des centaines de manifestants étaient également réunis, globalement dans le calme. Un feu de palettes a néanmoins été constaté avant que des sapeurs-pompiers l'éteignent. A proximité, boulevard Auriol, peu avant midi, un second feu a été allumé, là encore rapidement éteint.

Surtout, des tensions ont perduré dans le secteur et la situation y était instable. Des barricades ont été dressées par les manifestants avant que les forces de l'ordre ne les suppriment. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Une banque HSBC a été prise pour cible. C'était clairement dans ce secteur que se concentraient les plus fortes tensions.

Des groupes de manifestants ont également été observés dans le secteur de Pigalle ou de la place de Clichy, dans le nord de la capitale.

Des dizaines de stations de métro ont en outre été fermées au trafic, la plupart dans le centre de la capitale. Vous pouvez en retrouver la liste ici.

La préfecture de police de Paris faisait état, à 12h, de 41 interpellations, de 1500 contrôles préventifs et de 5 «procès verbaux sur périmètre interdit». Sur Twitter, elle évoque «la saisie d'armes par destination» porte de Champerret grâce à des contrôles préventifs. Sur les photographies publiées, on peut essentiellement observer des masques à gaz.

Pour cet «acte 53», la «révolte des ronds-points», née il y a un an pour protester contre une taxe sur le carburant avant de devenir un ample mouvement de contestation qui a bouleversé le mandat d'Emmanuel Macron, espère regagner des couleurs. Alors que le gouvernement a concédé primes d'activité, heures supplémentaires défiscalisées et organisé un vaste débat national, le mouvement s'est peu à peu étiolé dans la rue.

Les dernières manifestations n'ont jamais rassemblé plus de quelques milliers de personnes, très loin des 282.000 manifestants recensés le 17 novembre 2018 lors du samedi inaugural. «Plusieurs milliers de personnes» sont attendues ce samedi à Paris, selon une source sécuritaire. Sur l'ensemble du territoire, les autorités s'attendent à «une mobilisation importante mais pas comme celles que nous avons pu enregistrer en décembre ou janvier», au plus fort du mouvement qui a ébranlé le pouvoir.

Une figure du mouvement, Priscillia Ludosky, prendra la tête d'une manifestation déclarée qui doit partir de la place d'Italie à 14h pour rejoindre la place Franz-Liszt, près de la Gare du Nord. Un autre cortège déclaré, soutenu par l'intermittente Sophie Tissier et le collectif des «Policiers en colère», devait lui partir de Montmartre à 10h pour rallier la place de la Bastille. Parmi tous ces rassemblements, les autorités attendaient «200 à 300 ultra-jaunes et 100 à 200 militants d'ultragauche» à Paris, selon la source sécuritaire, qui pronostiquait un «samedi compliqué».

Plusieurs actions de blocages sont annoncées dans des «temples de la consommation». Des occupations sont annoncées dans la journée notamment chez Ikea (Madeleine), Nike (Forum des Halles), H&M (rue La Fayette) et dans un Apple Store. Des rassemblements sont programmés dans plusieurs grandes villes dont Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes et Toulouse. Des appels à réinvestir les ronds-points, avec ou sans blocages, ont également été lancés à Besançon, Calais, Colmar, Dole, Dunkerque ou Montpellier.

A Grenoble, une manifestation unitaire doit réunir syndicats, «gilets jaunes» et associations : les organisateurs y voient une «préparation au 5 décembre», date d'une grève interprofessionnelle redoutée par l'exécutif. Enfin, des barrages au péage de Virsac (Gironde) sur l'A10, saccagé fin novembre 2018, et au niveau de sorties d'autoroutes sur l'A7 en Vaucluse ou sur l'A47 dans la Loire sont également prévus.

Le Figaro


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